Je vous recommande la lecture de cet article de l'association Grand Paris qui résume parfaitement les enjeux du Grand Paris, en lien avec les annonces du Premier ministre le 6 mars prochain. Le JDD publie également un article bien documenté aujourd'hui. Malgré un contexte budgétaire difficile, je fais partie de celles et ceux qui, au sein de la majorité et au delà, engagent le gouvernement à maintenir une grande ambition pour la Région capitale. Plusieurs mois de travail ont permis de faire bouger les lignes et nous attendons avec confiance les décisions du Premier ministre qui a été à notre écoute.
LE GRAND PARIS, MARQUEUR DE LA VISION DU GOUVERNEMENT POUR L’ILE-DE-FRANCE
Quelle ambition pour l’Ile-de-France, première région française ? C’est à cette question que Jean-Marc Ayrault répondra mercredi en annonçant sa vision du Grand Paris, articulée autour des transports dont le futur métro automatique. Symboliquement, le Premier ministre annoncera ses arbitrages sur le financement du Grand Paris Express, sa mise en chantier, et la modernisation des transports du quotidien en grande banlieue, à l’université de Marne-le-Vallée (Seine-et Marne).
Tous les arbitrages n’étaient pas encore pris à l’orée du week-end, mais l’ombre d’un report généralisé du projet s’est éloignée, scénario catastrophe qui aurait déclenché l’ire des élus et des 7 millions de Franciliens usagers de transports en commun saturés.
En effet, le « redimensionnement » de certains tronçons, autrement dit le fait d’y mettre des trains plus courts parfois en surface et non plus forcément enterrés, est prévu: il permet d’économiser 3 milliards sur un projet qui avait explosé à 30 milliards (10 mds de plus que prévu par le précédent gouvernement) mais posait un problème juridique.
Consulté, le Conseil d’Etat a rendu son avis jeudi et levé l’hypothèque: les modifications auxquelles songe le gouvernement ne l’obligeraient ni à modifier la loi Grand Paris, et donc à repasser devant le Parlement, ni à relancer tout le processus de consultation publique, selon des sources ministérielles.
Lundi matin, Cécile Duflot, la ministre en charge du dossier, et Jean-Marc Ayrault se retrouveront pour peaufiner le dossier. Les derniers arbitrages devraient être ensuite rendus.
Car il va falloir trancher entre les scénarii possibles. « On sait que plusieurs choix sont techniquement possibles, juridiquement accessibles et économiquement intéressants mais il faut les regarder de près », explique un proche du dossier.
Par exemple, abaisser de 120 à 90 m la longueur des quais de la rocade principale permettrait d’économiser un milliard d’euros, conservant un réseau capable d’encaisser l’augmentation de trafic prévue à long terme pour quasiment toute la boucle sauf quelques gares dans les Hauts-de-Seine.
Pour les financements, plusieurs recettes sont aussi possibles avec des dosages différents de taxes à déplafonner, de nouvelles taxes à créer, d’emprunt (durée, modulations, structure, etc..).
Les élus franciliens de tous bords, craignant que le gouvernement ne renonce à ce projet qu’ils ont vendu à leurs populations, ont aussi fait assaut d’imagination.
Le président PS de la région, Jean-Paul Huchon, a listé tout ce qui pourrait être mis dans le « plan de mobilisation »: rénovation des RER, prolongation de lignes, nouveaux tramways, etc. Et chiffré le tout à 7 milliards sur le quinquennat.
Jean-Paul Huchon et Cécile Duflot, qui avait été une farouche opposante au projet quand elle était patronne des Verts à la région, se sont attelés à déminer le chemin de Matignon.
Ministère et Région ont ainsi présenté 2030 comme l’ »horizon crédible » d’achèvement du réseau (contre 2025 dans la loi), tout en soutenant l’idée de mener de front la modernisation de l’ancien avec la construction du nouveau, si possible en plusieurs endroits en même temps, pour éviter l’effet désastreux d’avoir des territoires gagnants et des perdants.
Avec ses 200 km de voies et ses 72 nouvelles gares, le Grand Paris Express avait aussi de quoi rapprocher les deux personnalités: il doit générer la création de logements (attribut du ministère de Mme Duflot) dans une région en pénurie et entraîner de l’activité économique (compétence dont les régions pourraient devenir chef de file dans l’acte III de la décentralisation).
Ce projet d’aménagement du territoire peut aussi être présenté comme un moteur de croissance, en cette période de mauvaises nouvelles sur la croissance et le chômage.
« Ce sont entre 120.000 et 150.000 emplois qui y sont liés », des emplois non délocalisables, estime Jean-Paul Huchon qui veut croire que le gouvernement fera « un exemple de keynésianisme utile » et « sera au rendez-vous du volontarisme ».
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