Vendredi dernier, j'ai participé comme délégué de la ville de Colombes à mon premier conseil d'administration du syndicat des eaux de la presqu'île de Gennevilliers. Pour mémoire, ce syndicat intercommunal gère la production et la distribution de l'eau dans 10 communes du Nord de notre département (voir suite de la note).
Mon propos est de vous informer que je participe désormais au bureau de cette structure, en qualité de vice-président du syndicat. Et de vous communiquer mon intervention, courte, qui sera ma feuille de route en ce qui concerne cette responsabilité :
Grand sujet que celui de la gestion de l’eau tant il parait simple d’ouvrir le robinet et de la voir couler là où nous en avons besoin, et tant il est techniquement compliqué de la produire et de l’amener chez tous les habitants.
La gestion de l’eau est un marché colossal de 90 milliards d’euros. En France, 72% de ce marché est confié à des opérateurs privés. C’est le cas dans notre syndicat de commune. Mais il faut savoir que c’est là une exception française : la France est le seul pays où la gestion de l’eau est aussi largement déléguée au privé.
A Paris, la volonté de Bertrand DELANÖE de procéder à une « remunicipalisation » de la production et de la distribution de l’eau, sans pour autant écarter, dans ce cadre, un partenariat avec VEOLIA et SUEZ, démontre que les collectivités locales ont des marges de manoeuvre.
Si la ville de Colombes fait partie d’un syndicat de commune, c’est pour garantir à ses habitants une eau de qualité, au meilleur prix possible.
Avons-nous le meilleur prix possible dans le cadre du contrat de « délégation de service public » ? Cette question devrait- être abordée sans tabou.
Et pour ma part, je souhaite que le syndicat nous donne les moyens de réfléchir à cette question dès maintenant.
Car si nous avons été élu dans nos communes respectives, c’est bien pour exercer de droit, je dirais même ce devoir de contrôle de la collectivité sur la qualité et sur le prix de l’eau.
Pour ma part, je suis prêt à participer à un groupe de travail composé des élus concernés, d’ingénieurs et d’expert qualifiés sur ces sujets, afin de créer les conditions de la transparence et du bon déroulement des contrats en cours.
Je souhaiterais également que le syndicat et son délégataire réfléchissent aux possibilités d’actions dans le domaine du développement durable et de la communication en direction des citoyens.
Le Syndicat des Eaux de la Presqu'île de Gennevilliers
Le Syndicat des Eaux de la Presqu’île de Gennevilliers alimente en eau les habitants des villes d’Asnières, Bois-Colombes, Colombes, Courbevoie, Gennevilliers, La Garenne-Colombes, Nanterre, Suresnes, Rueil-Malmaison et Villeneuve-la-Garenne , soit une population totale de près de 540000 habitants.
Il a délégué la gestion du service public de distribution d’eau à Eau et Force.
Le Syndicat est administré par un Comité d’Administration comprenant 25 délégués désignés par les Conseils Municipaux des 10 communes adhérentes.
Le bureau du Syndicat est constitué de 7 vices présidents et 2 secrétaires auquel s’ajoute le président.
Le président du Syndicat est Jean Luc LECLERC (Suresnes), élu à l’unanimité.
Très bon départ
J'apprécie beaucoup votre démarche à cette première réunion qui marque votre volonté de ne pas faire de la présence au CA du syndicat des eaux.
Il est bien de poser dès le départ la question de la délégation de service public, de la qualité de l'eau au meilleurs prix . Beaucoup de villes ayant fait le choix d'un retour en régis
Bernard Laizé
Rédigé par : | 21 avril 2008 à 22:33
Pour moi tant que la gestion de l'eau est confiée a un entreprise privée qui par définition se doit de faire des bénéfices et a elle raison, c'est sa raison d'être. On peut avoir de l'eau au meilleur prix puisque qu'il n'existe pratiquement pas de concurence dans ce secteur dont deux groupes se partage le marché.
Rédigé par : MARIN | 22 avril 2008 à 21:03
Merci pour votre démarche de clarification. Vous avez le mérite de reconnaître la complexité de la question, ce qui tranche avec le côté péremptoire de certains idéologues. Car en matière de prix, bien des communes en régie ont des tarifs plus élevés que celles gérées en délégation… J’en sais quelque chose, c’est mon cas ! Alors je me méfie beaucoup des caricatures…
Rédigé par : Greg M | 01 mai 2008 à 18:15
Au nom de la morale...
Tout simplement. Est il normal qu'une entreprise puisse faire des bénéfices (colossaux) sur un bien aussi commun, aussi précieux, aussi primaire, que l'eau.
N'est-ce pas le rôle de la collectivité de distribuer l'eau, au même titre que les lettres ou que l'énergie.
Personne n'est dupe sur les pratiques de Eau-et-Force-Suez, dans le cadre du Syndicat des Eaux de la Presqu'île de Gennevilliers.
Nous payons 3.8 € par m3. La moyenne du prix des délégation au privé est à 3.5 €, celle de la France entière est à 3.0 €. Le prix est probablement plus bas encore si l'on fait la moyenne du prix au m3 des régies publiques.
Etre de gauche, c'est agir pour le bien commun, loin des grands corporatismes. C'est aussi oeuvrer pour la justice sociale. Voir les RMistes payer un tel prix de l'eau pour le confort des actionnaires de Suez, de la SAUR, ou de Véolia, c'est un scandale.
En tant qu'homme de gauche, je ne doute pas un instant que tu sauras agir face à un tel scandale et que tu sauras affirmer une conviction que je crois saine et dénuée de tout affairisme.
Sache que même des élus UMP ont franchi le pas du passage en régie publique... Et qu'à chaque fois, une chute des prix à été constatée (entre 10 et 30%).
A l'inverse, des élus PC ou PS batifolent encore dans les archaismes des régies privées et de leurs pratiques douteuses.
Transcendons les clivages politiques et oeuvrons pour la justice. Tout simplement.
Un collectif oeuvrant pour un passage en régie publique est en train de se monter sur Colombes et va probablement rejoindre les groupes existant à Nanterre et Gennevilliers.
Tu y as ta place en tant qu'élu et en tant que citoyen. En espérant que la politique politicarde n'aveuglera pas une conviction sur ce thème, que je crois venant de toi totalement acquise à la cause du service public.
Cette cause est l'affaire de tous...
Rédigé par : Brice | 31 octobre 2008 à 11:30