-
- La Bodega forcée de quitter Colombes
>Île-de-France & Oise>Hauts-de-Seine|Cyril Peter @CyrusleVirus| 25 janvier 2019, 20h14 | MAJ : 25 janvier 2019, 20h38 |2
Colombes, le 24 janvier. Le personnel de La Bodéga vient d’apprendre les menaces qui pèsent sur l’établissement. LP/Olivier Bureau
La mairie a obtenu de la justice que le restaurant-discothèque soit expulsé du parc Pierre-Lagravère. Le propriétaire va devoir licencier.
Il y a quatorze ans, chassée de l’île de Monsieur à Sèvres par le projet de base nautique du conseil départemental, La Bodega avait posé son chapiteau dans le parc Pierre-Lagravère à Colombes. Mais voilà le restaurant-discothèque, qui attire familles et entreprises friandes de tapas, sangria et autres douceurs ibériques, est contraint à nouveau de plier bagage.
Le 13 décembre dernier, la mairie, copropriétaire du terrain sur lequel est installé le chapiteau, a obtenu du tribunal administratif son expulsion dans un délai de trois mois. L’idée est de monter un poney club municipal d’ici 2022. « Celui de Villeneuve-la-Garenne affiche complet et il n’y en a pas d’autre dans le coin », explique la maire et conseillère départementale (LR) Nicole Goueta.
Cette décision doit également permettre au département, propriétaire du parc, de finir son projet de réhabilitation, dont le but est de réparer les dégâts causés par la tempête de 1999. « Il n’y a plus que cette parcelle, au centre, près de la patinoire, qu’il faut réaménager, poursuit-elle. A partir du moment où la Bodega refuse d’aller ailleurs à Colombes et qu’on a besoin de l’emplacement, on le récupère. »
«Un locataire n’est pas un squatteur»
Une version démentie par Cyril Stauder, le propriétaire de La Bodega. « En 2016, on propose un budget de 2 M€ pour déménager comme convenu à l’Arc sportif(NDLR : un quartier en construction), à proximité de l’A86, explique-t-il. Quelques jours plus tard, la maire dit qu’on lui a communiqué 20 M€. Mais moi, petit restaurateur qui génère 1,5 M€ de chiffre d’affaires par an, je ne les ai pas… Ce quiproquo prouve qu’elle ne veut pas nous garder. »
« La Bodega était dans l’illégalité », justifie Nicole Goueta, en référence au bail temporaire non renouvelé en 2012. « On a toujours demandé une régularisation, se défend Cyril Stauder. Je continue de payer un loyer mensuel de 5 000 € à la mairie. Un locataire n’est pas un squatteur. »
Le personnel va être licencié
Pour l’heure, aucune relocalisation dans les Hauts-de-Seine n’est envisagée. « J’ai envoyé des lettres recommandées au conseil départemental, sans réponse », regrette-t-il. Résultat, le gérant, qui compte faire appel pour gagner du temps, va devoir licencier ses 17 salariés à temps plein. « La Bodega emploie des Colombiens mais aussi une quinzaine de vacataires », affirme Cyril Stauder, avant de rappeler le poids économique de sa PME : « entre le fleuriste et les boulangers, 40 % des fournisseurs sont de la ville. »
Même son de cloche dans l’opposition municipale. « Quand on a une institution qui amène des comités d’entreprise, on propose une solution, dénonce Alexis Bachelay. Surtout qu’en soirée, c’est l’un des rares lieux d’animation de la ville. »
En attendant le prochain conseil municipal du 21 février, au cours duquel le sujet sera abordé, Cyril Stauder s’apprête à lancer une pétition en ligne : « De l’Essonne au Val-d’Oise, je vais avoir 10 000 signatures ! A un an des élections municipales, ça risque d’affaiblir Nicole Goueta… »
Cyril Peter @CyrusleVirus
pour signer la pétition : https://www.change.org/p/non-contre-l-expulsion-de-ole-bodega-qui-a-besoin-de-votre-soutien?recruiter=932219261&utm_source=share_petition&utm_medium=copylink&utm_campaign=share_petition&fbclid=IwAR1gyjaqnOddl94CkYRGOB98HyyxFP0THJHw-yunBvSG-q-XGfLQLx8Vq0E
Les commentaires récents